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CREATION 2017

Titre provisoire : Double Frictional Wheel / Pièce pour violoncelle à roue et son double acousmatique

Intentions, problématiques et pistes de composition

Violoncelle à roue et double acousmatique : nouvelle lutherie et instrument augmenté

Ce projet nécessite la conception et réalisation de la roue électrique à partir du 1er prototype de roue électrique réalisé en 2010 par Alexandre de la Foye et Vincent Schill qui remplace l’archet. Une excitation de la corde la plus aigüe, via un champ électromagnétique, vient compléter le dispositif de mise en vibration des cordes du violoncelle. Le dédoublement acousmatique de l’instrument impose de concevoir une programmation interactive complexe donnant la possibilité à ce double informatique, de puiser dans un répertoire de sons joués en direct et préalablement enregistrés et de les rediffuser en temps réel en fonction de mes actions sonores comprovisées du moment.

« L’une des problématiques récurrentes de mon travail concerne le sens que je donne aujourd’hui à ma pratique du violoncelle, un instrument né au milieu du XVIIIe siècle, conçu et réalisé pour jouer le répertoire de cette époque. Cette question se traduit notamment par l’envie et la nécessité d’adapter l’instrument vieux de 250 ans aux formes de création contemporaine, et de repenser l’instrument par le biais de ses prolongations mécaniques et/ou numériques, dans l’hypothèse où s’ouvriraient aussi des perspectives de renouvellement de mes techniques et modes de jeu, ainsi que des nouvelles pistes ou formes de compositions qu’elles génèreraient. La roue est donc pour moi autant un moyen de prolonger l’instrument et de le faire sonner autrement, que de réfléchir à de nouveaux gestes instrumentaux de fabrication du son. »

Pistes comprovisationnelles

1. Relation temps réel - temps différé : double et comprovisation

Il s’agit de travailler ici à la réalisation d’un dispositif de double acousmatique, pensé comme interagissant avec l’interprète en duo dans une forme scénique/installatoire.

« C’est une mise en scène et en son de la rencontre avec mon double acousmatique, que je pressens autre que moi. Et, c’est bien parce que je pressens qu’il est autre que je cherche à le rencontrer. Mon objectif est de doter cette rencontre d’une logique propre qui n’est pas celle de tenir un discours sur la question du double. Même si, cette question du double, très riche et très ancienne, tant dans la littérature (et plus globalement dans les arts) que dans la philosophie, nourrit en creux mon cheminement en me permettant de préciser ce que n’est pas ma conception du double dans ce projet. Ce double n’est pas un fantasme, il n’est pas un moyen détourné de ne pas se confronter au réel (le « vrai autre »), ni la marque d’une incapacité à établir son existence par soi-même. »

Le dédoublement est donc pensé comme un dispositif permettant d’expérimenter de nouvelles logiques comprovisationnelles, à partir d’un matériau sonore donné. La musique à l’écoute est une résultante sonore générée par cette logique propre au dédoublement. L’objectif est que ce dispositif permette d’explorer des logiques comprovisationnelles différentes à chaque performance.

« Se dédoubler, ça veut dire ici que je suis à la fois l’interprète et son double acousmatique. Ça me donne la légitimité de le concevoir de façon à ce que nous puissions entrer en interaction pendant la performance. Je lui donne donc une forme d’autonomie mais celle-ci est programmée en amont. L’idée est d’ouvrir un espace d’improvisation en laissant la place à l’imprévu, car il me permet de remettre en jeu mes logiques compositionnelles de l’instant. Autrement dit, ça revient à se poser cette question : si j’improvise avec quelqu’un d’autre, j’aurais envie que cet autre improvise comment ? »

C’est donc une musique mixte (musique instrumentale et musique de support) qui allie jeu instrumental en direct et jeu instrumental enregistré (soit en temps réel, soit stocké dans un répertoire élaboré en amont) et son acoustique et son amplifié, rediffusés dans des combinaisons préprogrammées dans l’instant de la performance.

2. Relation son-temporalité : drone et musicalité

Le matériau sonore originel est un drone monophonique acoustique créé par le frottement de la roue sur les cordes du violoncelle, accordé en sol pour cette pièce. La cordes la plus aigüe et la plus fine est mise en résonance grâce à la variation d’un champ électromagnétique.

C’est un matériau dense et complexe, riche en harmoniques. Sa caractéristique verticale (spectrale) et homogène (monophone) permet de penser la matière sonore comme une matière à sculpter et, de jouer sur la sensation de durée (dilatation) et ce, de façon paradoxale, puisque c’est en figeant le temps (avec une production musicale sans variation aucune) qu’il acquiert une dimension d’éternité.

« Le choix du drone comme élément constitutif de la pièce musicale ? Une intuition à mettre à l’épreuve : un bourdon, fait d’une seule note, peut-il être musical ? Je fais l’hypothèse que oui, car je m’appuie sur ma perception de la musicalité que je définirais non comme une variation de notes et de rythmes, mais comme ce que génère l’expressivité humaine, qui se traduit par les gestes agogiques de l’interprète, qui tend à phraser, en restant lié étroitement à sa respiration, aux battements de son cœur, et qui se nourrit de son imaginaire incarné et habité. »

3. Relation homme-machine : corporalité et corporéité

« La relation homme-machine est ici une mise en abîme des postures : si je joue à « être » la machine jouant du violoncelle (roue électrique, son continu, itération), le double acousmatique programmé et généré par mon jeu rendra-t-il le caractère « humain » de l’interprétation de la pièce (la musicalité) ? »

Le dispositif de diffusion du son est un dispositif immersif, ce qui pose la question de la perception de l’origine du son pour les auditeurs-spectateurs. Chacun, l’interprète et son double, disposeront de trois points de diffusion : trois enceintes pour le double acousmatique, deux enceintes et le violoncelle acoustique pour l’interprète.

La disposition de ces six points de diffusion du son, tant acoustique qu’amplifié, feront l’objet d’une réflexion qui portera sur l’espace visuel et sonore de la rencontre (ci-après, schéma de deux mises en scène/son possibles)

L’objectif est de travailler à partir de la zone d’écoute, sur cette sensation perceptive (d’où vient le son ?) en réfléchissant à un dispositif de spatialisation qui permette à la fois la distinction auditive précise de chaque source sonore, mais également l’homogénéité sonore (mix) entre les sources, acoustique et amplifiées.

Trois grandes orientations de travail à mener en parallèle entre juin et décembre 2016

1. Celle qui concerne le questionnement sur le dispositif de jeu

Réfléchir et concevoir un programme qui permette de donner l'illusion d'un double autonome en interaction avec moi. Comment créer un double qui soit généré par ma performance sans être à l'identique ?

Le principe du logiciel Omax qui selon l'IRCAM, « crée un clone à partir du jeu vivant et offre la possibilité de jouer avec les capacités d'apprentissage et d'imprévisibilité de la machine. »

Commander le double en live ? Quels stimuli (geste, sons ou autres) pour quelles réponses sonores ?

Les commandes envisagées : analyser, enregistrer, diffuser, spatialiser, synchroniser….

4 pistes/procédés programmatoires, qui peuvent se compléter donc se combiner ?

• Si les commandes s’inscrivent dans mes gestes musicaux de production sonore pendant la performance (mouvement du bras gauche, pression des doigts de la main gauche), c’est le top je pense mais il faudrait que j’expérimente ça pour en être sûre…. Il s’agit alors pour moi de créer les liens entre geste musical de la main gauche et envoi d’un son ou d’un filtre qui permet d’installer une couleur, une tendance, un phrasé…. Exemple un geste lent, un son doux ? ça pose la question de la sensibilité du capteur de mouvement, comment ça marche ?

• Si ces gestes de commande du double ne sont pas générés par des gestes musicaux, alors je souhaite que les gestes de commande soient ultra simplifiés, ça veut dire un nombre réduit de commande durant la performance, via set réduit de boutons tactiles de confirmations ou d’infirmation de commande, pour la main gauche sur le haut du violoncelle.

• [Procédé OMAX] Si les commandes sont fonctions de l’analyse du son de la performance en live (cette analyse peut-elle être faite en continu et autonome ou bien peut-elle être fragmentée et commandée extérieurement ? : quels événements choisir dans le matériau sonore envisagés (drone) qui soient assez saillants pour qu’ils soient analysés, reconnus et qu’ils génèrent une réponse sonore adaptée ? cette réponse sonore du double est-elle possible en temps réel, ou doit-elle être pensée en rediffusion ? Pour le moment quelques événements saillants : le silence, les éléments percussifs liés aux frottements de la roue sur corde grave détendue, les battements que génèrent les dissonances, les nuances (fort ou piano),

• Si les commandes ne sont pas directement fonctions de comment je joue en live, je prépare des bandes sons enregistrées en amont rediffusées « aléatoirement » pendant la performance, et/ou prévoir des prélèvement d'un échantillon du son live, de durées variables rediffusées « aléatoirement » ou selon des règles définies en amont.

2. Celle qui concerne le dispositif de roue électrique et de champs électromagnétique excitant la corde la plus fine

Le prototype est actuellement opérationnel mais très certainement améliorable notamment en ce qui concerne : la maniabilité et le poids de la roue, le bruit du moteur, les problèmes de déconnexion des câbles électriques car fragilité aux endroits de raccordement, l’accès au variateur de vitesse, enlever et mettre rapidement et facilement différentes tailles, formes, matériaux de roue

On part aussi sur l’idée de mettre la corde la plus aigüe et la plus fine en résonance grâce à la variation d’un champ électromagnétique.

3. Celle qui concerne la spatialisation

Voir dispositif d’amplification et disposition scénique ci-dessus. J’envisage de programmer la spatialisation en amont une fois que j’aurais une idée plus claire de la composition globale.

dispositif scénique

Les outils numériques envisagés

<fc #ff0000> ………………..à compléter !</fc>

Temps de développement de l’œuvre et ses différents objectifs

<fc #ff0000>…………………….à compléter</fc>

Budget prévisionnel détaillé du développement de l’œuvre faisant apparaître les dépenses propres à chacun des postes concernés

<fc #ff0000>……………………….à compléter</fc>

Ébauche de calendrier de développement de l’œuvre et de sa diffusion

Juin-juillet-août 2016 : conception et réalisation du dispositif de jeu : roue, champ électromagnétique, programmation pure data du double numérique.

ordi, carte son, patch ?

en cours de réalisation de mon côté : enregistrements des matériaux du répertoire monophonique avec la roue prototype, en lien avec les premières réflexions sur la logique comprovisationnelle du double première ébauche de « partition » en vue de réaliser les patch pure data et définir des commandes « simples » via boutons tactiles

Septembre / octobre 2016 : enregistrements des matériaux sonores du double avec la roue définitive / finalisation du programme pure data en lien avec l’écriture de l’œuvre / composition de la pièce musicale / répétition de l’interprète pour apprendre la partition

Novembre / décembre 2016 : pratique du dispositif / spatialisation et mixage en direct de la pièce musicale en fonction du dispositif scénique

Janvier 2017 : 1ère monstration du travail à Tours / Chapelle Saint-Anne

Février 2017 : Création à Nantes / Lieu Unique

Avril 2017 : Metz / Fragment

Mai 2017 : Besançon / Tonie Sonie

Septembre 2017 : La Rocheservière / Site Saint-Sauveur

NOTES, SONS & ACOUSMOGRAPHIES

Résidence Lolab - Juin 2016

Notes

Main droite - Roue (prototype)

1. Choix des cordes

I (aiguë) II (médium) III (médium bis) IV (grave)

2. Pression sur les cordes

1 (faible) 2 (moyenne) 3 (forte) 4 (très forte)

3. Vitesse de la roue

1 (lente) 2 (variant) 3 (normale)

4. Angle de prise de son (roue-corde)

A tester en fonction des formes et tailles de roue

5. Place de la roue sur la corde

Position roue perpendiculaire à la corde, roue pouvant se déplacer de la touche jusqu'au cordier en passant par le chevalet Variations qui permet de faire varier la hauteur des harmoniques du drone, + notes qui sortent car nœuds de frottement

6. Jeu de la roue sur le bois du chevalet ou sur le <fc #ff0000>caoutchouc du micro</fc>

caoutchouc : matériau très intéressant : son doux et proche de la voix (à écouter dans les 5 dernières minutes de la pièce sonore ci-après)

7. Jeu de la roue sur corde grave détendue

Main gauche

1. Pizzicati

2. Déplacement sur les cordes du haut de la touche jusqu'au chevalet

3. Pression des 4 doigts sur les cordes

1 (effleurement pour faire sortir les harmoniques) 2 (moyenne pour faire sortir des grincements) 3 (forte pour faire sortir une note)

4. Fréquence des pressions des doigts sur la corde

1 (basse) 2 (moyenne) 3 (haute)

5. Effets sonores

“mouettes” “chant trad” “vibrato”

Sons

Acousmographies

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